Hypothèse sur les moyens de niveler le tracé de l’aqueduc de Nîmes

Extraits de la conférence donnée par l’Académie Pont du Gard, le samedi 29 février 2020, aux Journées de la FAHG, à Uzès.

Thème : Hypothèse sur le nivellement  du tracé de l’aqueduc de Nîmes.

Objet de la question

            À partir de quelques remarques, proposer à la réflexion des participants le problème du tracé de l’aqueduc de Nîmes.

Remarques préliminaires

  • L’aqueduc a bien fonctionné, les dépôts concrétionnaires internes et externes le confirment.
  • Puisqu’il a fonctionné, la cote altimétrique de la source est supérieure à celle du bassin de réception à Nîmes.
  • Les moyens actuels donnent ces cotes avec précision, nous la donnons au décimètre près: 12,0 m.
  • Compte tenu de la faiblesse de cette dénivelée et de la longueur de l’aqueduc (50 km), la pente moyenne est de 24 cm par kilomètre, soit 1 mm pour 4,2m
  • SE POSE ALORS, INEVITABLEMENT LE PROBLEME DU NIVELLEMENT DE L’AQUEDUC DE NÎMES.
  • De quels moyens disposons-nous actuellement pour niveler une voie ?
    • De visées oculaires- Les Romains connaissaient le principe
    • Du principe fondamental de l’hydrostatique qui précise que le niveau atteint par un liquide au repos dans les branches d’un tube en U, se situe dans un même plan horizontal. Les Romains connaissaient le principe bien qu’ils ne l’eurent exprimé.
    • De la pression barométrique, découverte au XVIe siècle, les Romains ne la connaissaient pas
    • GPS (XXe siècle)- les Romains ne le connaissaient pas.
      • N’étaient donc utilisables par les Romains que la méthode des visées oculaires ou celle des niveaux à eau à longue portée (terminés par des fioles).

La méthode des visées oculaires, sans objectifs ou oculaires grossissants

            Après avoir montré que les appareils à visées oculaires (dioptres) ne permettaient pas de donner des précisions suffisantes, ces instruments ne pouvaient servir qu’à implanter des bâtiments ou des voies charretières

Après avoir démontré, que les appareils oculaires font intervenir l’œil, lequel par sa nature ne peut séparer des objets distants d’au moins 30 cm à 1 km, (pouvoir séparateur de l’œil), le système œil-dioptre, ne pouvait être utile au librator (géomètre romain) qui exigeait mieux (24 cm/km)

Reste la méthode hydrostatique du tuyau rempli d’eau, terminé par des fioles de grand diamètre.

AUTRE QUESTION : L’aqueduc de Nîmes possédait-il des siphons inversés, comme à Pergame ou à Lyon ?

La réponse est négative ; Un siphon qui aurait relié la partie aval de la Lône (à Vers-Pont-du-Gard), à la sortie des bois de Remoulins aurait eu une portée de 2,5 km et une flèche de 40 m. Pour des raisons physiques connues sous le nom de perte de charge, ce siphon aurait débouché dans les bois de Remoulins à la cote 56,6m, soit 2,35m au-dessous celle du castellum à Nîmes (58,95m), situé pourtant à plus de 26 kilomètres.

D’autres arguments pourraient être développés, nous les avons consignés dans notre site Internet     www.academie-pontdugard.com

Documentation :

  • Relevé des cotes de l’aqueduc de Nîmes in L’aqueduc du Pont du Gard, collectif sous la direction de Guilhem Fabre, Jean-Luc Fiches, Jean-Louis Paillet , CNRS Éditions, Paris 2000.
  • Limites du système œil-chorobate pour l’implantation de l’aqueduc de Nîmes,in Autour de la Dioptre d’Héron d’Alexandrie, Colloque international de Saint-Étienne, 2000
  • Les Carnets du Pont du Gard, (n°3), Académie Pont du Gard

RETOUR vers l’aqueduc dans la commune de Vers-Pont-du-Gard

 

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