C’est par les sources d’Eure que débute notre visite.
Mots-clés : débit, moulin, bugadière, urgonien, érosion régressive, béton de tuileau, petit appareil, radier, piédroits (voir ces mots dans le lexique).
Les amoureux de la nature peuvent se rendre aux sources d’Eure depuis la promenade des Marronniers à Uzès en empruntant les sentiers des bugadières. Il suffit de contourner la piscine municipale et de descendre à travers le parc de Crussol (ou du Duché).
Intérêt botanique – Plaisir d’emprunter des chemins tortueux, – Vue insolite sur la vallée de l’Eure.
Itinéraire d’accès
Les sources d’Eure sont situées sur la gauche, avant l’entrée de l’ex- camping municipal de la Fontaine d’Eure, route de Bagnols-sur-Cèze. On peut s’y rendre en voiture.
Durée de la visite – un quart d’heure (simple aller et retour à la source) à près de deux heures jusqu’au bassin de régulation, situé à 200 m en aval et aux premiers vestiges de l’aqueduc.
Les critères d’une bonne eau selon Vitruve :
L’eau doit être fraîche, limpide, abondante et son débit régulier.
Les étapes–
– L’Alzon, affluent du Gardon longe la route. Son débit passe de quelques dizaines de litres à la seconde en été à plusieurs centaines de mètres cubes en période de crue. Il transporte une eau brunâtre, caractéristique des marnes et des argiles qu’il transporte depuis Vallabrix et Saint-Quentin-la-Poterie qui tranche avec l’eau claire des sources d’Eure qui le rejoignent ici, filtrée par les graviers.
– On s’engage ensuite sur le chemin qui longe l’Alzon en rive gauche. Au départ, sur la gauche à mi-hauteur de la falaise, on aperçoit des vastes cavités creusées dans le calcaire urgonien. Ces marmites, façonnées au cours des temps géologiques par le cours d’eau, témoignent des effets de l’érosion régressive.
On atteint un grand terrain herbeux, entretenu, bordé en haut, à gauche, par une frise de pierres : il s’agit de la paroi gauche de l’aqueduc. Cent cinquante mètres plus bas, une stèle marque le point de départ officiel de l’aqueduc, au-delà duquel l’aqueduc est convenablement maçonné. Une vingtaine de mètres plus loin, on découvre le canal dépourvu de sa couverture qui débouche sur le bassin de régulation romain. En face, sur la colline, une tour de guet qui veille sur le moulin du prévôt.
– Le bassin de régulation de la vallée de l’Eure.
Découvert en 1991 par une équipe, d’archéologues amateurs, uzétienne, ce bassin est une vanne maçonnée, dont la partie opérationnelle occupe une dizaine de mètres carrés. Il régulait le débit de l’eau dans l’aqueduc à des fins diverses, aussi bien pour faciliter son entretien que pour réguler l’eau compte tenu des besoins en aval. Le préposé manœuvrait des vannes pour réguler le flux, le détourner vers l’Alzon éventuellement. Il protégeait ainsi l’aqueduc jusqu’au pont du Gard, lui-même protégé par un bassin semblable, découvert dans le début des années 1990, mais remblayé de nos jours. Ce bassin de la vallée de l’Eure, est précédé d’un canal en forme de U surmonté d’une voûte bien conservée. Sur les côtés et jusqu’à une hauteur de 1,20 m environ, il est facile de repérer la couche latérale de mortier de tuileau qui assurait l’étanchéité des parois. A la sortie du bassin, sur le côté gauche, on remarque un badigeon rougeâtre, dénommé « malthe », étalé en surface.
– Les premiers vestiges importants de l’aqueduc
En aval du bassin régulateur, il est aisé de découvrir quelques portions de l’aqueduc, qui se faufile sous les feuillages au-dessus de l’Alzon. Pour les atteindre, il suffit de longer la rive gauche de la rivière. Le sentier se glisse entre le moulin du Tournal et la rivière. L’aqueduc apparaît. On distingue son radier, ses piédroits, des plaques de badigeon rouge.
Ce point de visite atteint, il est préférable de retourner à sa voiture ; la suite du parcours est ingrate et se situe dans des terrains privés. Mieux vaut sélectionner ses points de chutes et se diriger vers Saint-Maximin.